Comment planifier son année au jardin ?
Dans cet article, je vous explique comment planifier son année au jardin, en reprenant les travaux mensuels des jardinier.e.s

Comme toute personne organisée qui se respecte, la planification, c’est mon deuxième prénom 💪 c’est pourquoi l’hiver est une période que j’apprécie particulièrement en tant que jardinière : c’est LE moment pour planifier ses travaux au jardin, et les échelonner sur l’année pour ne pas se retrouver complètement dépassé.e.s au printemps !

Planifier son année au jardin : l’hiver ❄️

Janvier au jardin, le temps des préparatifs !

L’année commence toujours de la même manière au jardin : au repos ! La plupart des plantes sont en dormance, une bonne partie a disparu sous terre en attendant la fin de l’hiver et le froid coupe net toute envie de mettre le nez dehors ! Pourtant, ce n’est pas parce que le temps semble s’être arrêté que les jardinier.e.s n’ont rien à faire… Une saison réussie commence au chaud, devant un ordi ou une feuille de papier, et c’est parti pour les grands préparatifs !

Plan d’aménagement et plan de culture

Dessiner son jardin, imaginer son verger, organiser son potager… Tout cela s’anticipe et se fait bien avant la saison des plantations ! Alors prenez un carnet et un crayon, et laissez voguer votre imagination, en prenant en compte les différentes contraintes liées à votre environnement bien sûr.

Pour vous aider dans l’imagination et le design de votre jardin, je vous conseille de lire cet article : « Comment créer un jardin en 7 étapes ?« 

Si vous avez un potager, ou prévoyez d’en commencer un, je vous recommande vivement de faire un plan de culture. Le but est d’organiser ses cultures au potager, dans l’espace et dans le temps, pour bien anticiper la place de chaque légume, la durée de chaque culture de la plantation à la récolte, et bien gérer les associations et les rotations durant la saison.

Vous pouvez vous aider de mon article « Comment faire son plan de culture au potager » pour réaliser le vôtre 😉

Organiser et renflouer sa grainothèque

Afin de ne pas être pénalisé.e par des ruptures de stock éventuelles, je vous recommande vivement de commander vos graines auprès de vos semenciers préférés au tout début de l’année. Privilégiez des semences libres, bio et reproductibles pour soutenir les cultivateurs indépendants et sauver des variétés rares.

Avant de faire des achats, pensez à trier vos graines, et à faire du troc avec des particuliers ou auprès des grainothèques de votre commune.

Février, les travaux reprennent doucement

En février, on recommence lentement mais surement la saison : réparer et construire des structures ou barrières, faire des petits travaux de taille, passer commande en pépinière, faire ses premiers semis en intérieur ou sous abri… La grande saison au jardin est toute proche, et un peu d’avance est bienvenue.

Personnellement, j’aime bien à partir de février créer un rétro planning sous forme de to do list que j’imprime au début de chaque mois. Cela permet de me libérer de l’espace mental et d’avoir une idée claire de ce que j’ai à faire durant les semaines à venir, sans me disperser !

Pour planifier son année au jardin, rien de tel qu’un rétro planning à imprimer chaque mois pour savoir où on en est !

Savez-vous que je publie tous les vendredis sur Instagram une courte vidéo avec 3 trucs à faire au jardin chaque weekend ? Pour ne pas louper la prochaine, abonnez-vous ici.

Planifier son année au jardin : le printemps ​🌸

Mars, le printemps est tout proche

En mars, le jardin reprend doucement vie à l’approche du printemps. Les bulbes et les arbres en fleurs annoncent le début de la belle saison pour le jardiner, et la to do list au jardin commence à s’allonger !

Reprise des plantations

Même si il est possible de faire des plantations avant le mois de mars, notamment d’arbres et arbustes, c’est à partir du début du printemps que vous pouvez reprendre les plantations de vivaces, annuelles et arbustes non gélifs dans vos parterres. Avec la montée subtile des températures, la sève circule à nouveau dans les plantes et garantit une bonne reprise.

Attention cependant à ne pas être trop gourmand, les plantes fragiles ne résistant pas au gel ne doivent pas être plantées avant fin avril, voire mi-mai en fonction des dernières gelées !

Le temps des semis

Mars signifie pic d’activité du côté des semis, avec notamment les semis de légumes du soleil (tomates, courges et courgettes, piments et aubergines) mais aussi tout un tas de fleurs, aromatiques et légumes qui rejoindront le jardin dès le mois de mai.

Planifier son année au jardin : le temps des semis

Lorsque vous faites vos semis, je vous recommande vivement de tenir un petit carnet avec la date de semis de chaque variété, la date de germination et la date de repiquage (et pourquoi pas la date de récolte), afin de faire votre bilan à la fin de l’année et bénéficier de précieuses informations pour les années suivantes. Enfin, pensez à bien étiqueter vos semis avec le nom de chaque plante et variété, car toutes les plantules se ressemblent !

Besoin d’aide dans réalisation de vos semis ? Lisez mes 5 règles d’or pour réussir ses semis ​🌱​

Entretien et désherbage

A partir du mois de mars, de nombreuses plantes spontanées germent ou reprennent leur croissance, et peuvent facilement prendre le dessus sur vos plantations. Il n’y a selon moi pas de mauvaises herbes, mais des plantes qui ne poussent pas au bon endroit ou empêchent nos cultures de pousser. Personnellement, il y a des zones du jardin où je ne pratique aucun désherbage et laisse la flore spontanée vivre sa vie (sous la haie sauvage, dans la pelouse et dans certains coins du jardin que je ne touche pas), c’est très bénéfique à la biodiversité qui y trouve refuge.

En revanche, les planches du potager, les bordures d’aromatiques et les massifs de fleurs sont désherbés régulièrement (je n’enlève pas tout, par exemple les fleurs spontanées ont leur place, mais pas le chiendent qui fait trop concurrence avec le reste).

Je vous parlais de mon rapport aux « mauvaises herbes » dans cet article.

En avril, les jardinier.e.s dansent sur un fil ​😏​

Pas peu fière de ce jeu de mot, car en effet, en avril côté météo c’est un peu quitte ou double, d’autant plus avec le réchauffement climatique. Les températures peuvent rester fraiches et se rapprocher dangereusement de 0°C la nuit, ou bien le thermostat peut déjà dépasser des records, et on ne sait plus si on doit planter ses tomates ou non…

Acclimater ses jeunes pousses

Dans le doute, je préfère ne pas prendre de risques et attendre le mois de mai avant de planter tomates, courges, piments et fleurs annuelles gélives en extérieur. Ça ne m’empêche pas de les sortir, au contraire, je les laisse dans leurs petits pots pour les rentrer au cas où, mais je les sors progressivement tout le mois d’avril pour qu’elles s’habituent au monde extérieur. C’est une étape importante qui permet aux plantes de ne pas stresser en passant de nos intérieurs confinés à la vie sauvage du jardin, exposées à la pluie, au vent, au soleil brulant, et à toute une biodiversité plus ou moins bien intentionnée.

Nourrir son sol

Si vous ne l’avez pas fait durant l’hiver, vous pouvez au début du printemps apporter de la matière organique au jardin et au potager pour nourrir votre sol et apporter tous les nutriments nécessaires aux plantes en croissance.

Paillage et enrichissement du sol avec du fumier dans le potager urbain de Mauvaise Graine

Dans mon jardin, toutes les zones cultivées (massifs de fleurs, petits fruits, potager, aromatiques) reçoivent une belle couche de compost au début du printemps. A celle-ci vient s’ajouter un paillage organique (paille pour les petits fruits, paillis de chanvre ou miscanthus pour le potager et les fleurs), et dès le mois de mai les tontes de gazon.

Pas envie de vous prendre la tête avec le nourrissage du sol ? L’entreprise familiale Fertilaine, dont je suis ambassadrice 😎​, transforme la laine de ses moutons ardennais en un super engrais naturel sous forme de granules (très simple à utiliser, et sans risque de surdosage). Pour vous en procurer, c’est par ici.

Préparer des potions

Pas de potions magiques et sorcellerie ici, juste des purins basiques qui vont booster vos plantes et vous garantir des récoltes abondantes ! Mes préférées :

  • Purin d’ortie, majoritairement azoté, pour booster la croissance des plantes
  • Purin de prêle pour protéger les cultures des maladies, notamment fongiques
  • Purin de consoude pour encourager la floraison, et donc la production de fruits

En mai, fais vraiment ce qu’il te plait !

Le mois de mai est un peu le mois de tous les possibles pour les jardinier.e.s : les dernières gelées sont passées, les récoltes ont commencé, les premières fleurs pointent le bout de leur nez… De mars à mai, le ou la jardinière est comme une cheffe d’orchestre qui s’affaire à préparer un grand show, ce sont les deux mois les plus actifs au jardin, et ce show est sur le point de commencer 🤩​

La fin des gelées

Tout le monde a entendu parler des Saints de Glace, qui se terminent mi-mai (enfin, il y en a un dernier fin mai, mais il compte un peu pour du beurre). Honnêtement, ces dernières années, dans mon jardin en intérieur d’îlot, j’ai eu très peu de gelées. Mais dans le doute, c’est toujours bien d’attendre le 15 mai pour tout planter en extérieur 😉​

Moderato sur les machines en -euse

Tondeuse, débroussailleuse, tronçonneuse… Autant de machines dont la douce mélodie (​😵​🤬​🤯​) annoncent plus le printemps que les pépiements des oiseaux ! Vous voulez aider la biodiversité à survivre dans notre monde d’humains ? Alors pas de tondeuse avant le mois de mai, puis pas plus d’une fois par mois. Et si possible, on laisse des zones non tondues toute la saison qui seront des zones refuges et de reproduction pour de nombreux insectes comme les papillons, coccinelles et autres bébêtes indispensables à la bonne santé de notre jardin.

Concernant la taille des arbres et des haies, on se retient de tailler entre avril et septembre pour permettre aux oiseaux de nicher tranquillement 🐣​

(Si vous lisez cet article, j’ose imaginer que vous êtes un public averti, mais passez le mot à tonton Michel qui sort sa tondeuse plus que sa femme et nous casse les oreilles tous les weekends)

Planifier son année au jardin : l’été ☀️

Le mois de juin, que du bonheur au jardin

Bon, je sèche sur les jeux de mots, mais l’idée y est ! Le mois de juin c’est le début de l’été, et c’est aussi un mois synonyme de récoltes et de récompenses pour le jardinier. Je trouve que c’est vraiment à partir de cette période de l’année qu’on peut commencer à admirer les résultats de son travail, avec une première vague de floraisons, la croissance fulgurante des plantes, la chaleur et le soleil au rendez-vous… Tout est là pour profiter !

Un potager en permaculture attrayant pour la biodiversité

Anticiper les problèmes

La meilleure manière d’éviter les problèmes, c’est de les anticiper ! Ce n’est plus une surprise, chaque été est de plus en plus chaud, atteignant des températures records (presque 50°C au soleil l’été 2023). C’est beaucoup trop pour les plantes, même celles qui aiment la chaleur et le soleil, alors n’hésitez pas leur donner un coup de pouce grâce à quelques aménagements adaptés :

  • Installez des poteries d’irrigation, enterrées de préférence, qui feront office de réserve d’eau et rafraichiront le sol, tout en garantissant un bon arrosage.
  • Protégez votre sol grâce à un paillage organique épais, qui empêchera l’évaporation de l’eau, et contribuera à activer la vie du sol malgré la chaleur.
  • Pour les zones les plus exposées, n’hésitez pas à créer de l’ombre avec des plantes, ou avec des voiles ou des draps en derniers recours.
  • Dans les serres, le fait d’arroser le sol permet de créer de l’humidité et rafraichir l’espace. Attention à ce que ce soit bien aéré pour éviter toute maladie fongique.

Assurer les rotations

Même si une bonne partie des plantations est faite, il ne faut pas oublier d’assurer les rotations, notamment au potager. Certaines cultures arrivent déjà en fin de course, et si vous voulez récolter tout l’été, et même jusqu’à l’automne, il faut continuer à planter des jeunes plants. Le plus simple est de le faire au fur et à mesure des récoltes : vous récoltez un oignon ? Plantez une laitue à la place !

En juillet et en aout, les absents ont toujours tort 😉

Ce n’est pas une surprise, juillet et aout sont les mois les plus productifs pour ceux qui cultivent un potager d’été. Louper cette période c’est un peu dommage, on ne va pas se mentir ! Les conseils pour ces deux mois restent les mêmes que pour le mois de juin, et j’ajouterai que vous pouvez donner un petit coup de boost à vos plantes en pleine production avec du purin de consoude pour encourager la fructification et accélérer le murissement des fruits.

Planifier son année au jardin : l’automne 🍁

Septembre, le bouquet final

Je vous vois venir : « ah bah voilà, c’est déjà fini, on va pouvoir ressortir les pull et les chaussettes et dire adieu au jardin. » Bon, déjà, septembre c’est souvent une prolongation de l’été, avec toujours autant de récoltes, de fleurs, de soleil… J’aime beaucoup ce mois parce qu’on a vraiment l’impression que le jardin donne tout ce qu’il peut pour nous offrir une fin de spectacle haute en couleur !

Prolonger l’été

Afin de prolonger la saison et les récoltes le plus longtemps possible, je vous invite vraiment à récolter, mais aussi à couper les fleurs fanées. En effet, à cette saison, les plantes ont pour objectif de produire leurs graines, et si vous les laisser faire, vous ne pourrez pas profiter d’un jardin fleuri jusqu’à la fin de l’automne. Ce qui est dommage parce que la plupart des fleurs, notamment les annuelles, peuvent fleurir sans problème jusqu’aux premières gelées.

Planifier son année au jardin pour de longues floraisons
Les cosmos peuvent fleurir facilement jusqu’aux première gelées, pensez à couper les fleurs fanées pour profiter de leur longue floraison !

Personnellement, je continue à couper les fleurs fanées jusqu’à ce que le soleil quitte le jardin, vers fin octobre, et laisse alors les plantes produire leurs graines qui nourriront les oiseaux ou se ressèmeront dans le jardin.

Préparer l’automne

Pour accompagner le jardin et ses habitants au mieux vers l’hiver, il y a différentes tâches que vous pouvez faire. Je vous en parle dans l’article : « Comment préparer son jardin pour l’automne ? »

Octobre et novembre, la fin du jardin

Dans mon jardin en intérieur d’îlot, le soleil descend trop bas dans le ciel pour continuer à réchauffer la terre entre novembre et février. Ce qui signifie que je ne peux pas cultiver de potager d’hiver, ou alors des cultures vraiment très résistantes comme les choux frisés ou les choux de Bruxelles. J’avoue qu’en fin de saison, je me sens souvent épuisée et vidée de toute énergie, à l’image de mon jardin. Alors il est temps pour moi et pour lui, de prendre du repos.

Avant ça, je prends toujours le temps de bien clôturer la saison : en compostant les restes de cultures, en récoltant les derniers légumes et surtout en apportant une belle couche de fumier ou autre couverture nourrissante à mon sol. Après ça, on se sert chaleureusement la main, et je rends le jardin à la faune locale, qui prend un malin plaisir à profiter de l’espace pendant mon « absence » (je ne suis jamais bien loin, souvent derrière la fenêtre avec une bonne tisane d’aromatiques séchées durant l’été).

Et si jamais l’impatience me gagne, je peux toujours faire quelques travaux durant l’hiver. Pour savoir lesquels, je vous invite à lire cet article.

Décembre, l’heure du bilan

Pour finir l’année en beauté, et préparer la suivante, il est important de dresser un petit bilan de la saison au jardin et au potager. Prenez le temps d’évaluer vos récoltes, de noter les problèmes que vous avez rencontrés (ravageurs, sécheresse, maladies…), les points positifs et les points négatifs. Notez aussi l’expérience générale et votre ressenti : est ce qu’il y a des choses ou des tâches qui vous ont déplu ? des légumes ou variétés que vous n’avez pas aimé ?

Par exemple, les années de grandes sécheresse, je remarque que c’est toujours une corvée pour moi d’aller arroser le jardin à la main. On a une citerne donc l’eau n’est pas un problème, mais physiquement, c’est très fatigant. Pour résoudre ce problème, je dois augmenter la quantité de paillage des massifs de fleurs et du potager, et pourquoi pas réfléchir à installer plus de poteries d’irrigation.

Le bilan sert à ça, noter les problèmes et tenter de les résoudre, noter les réussites et tenter de les reproduire 😉

Le conseil de Mauvaise Graine

Enregistrez cet article dans vos favoris pour ne pas le perdre et pouvoir y jeter un oeil chaque mois pour ne rien oublier ! Non parce que je connais la chanson, en début de saison on est plein de bonne volonté, on fait tout bien, et puis une fois qu’on a le nez dedans, on oublie toutes nos bonnes résolutions 😅​

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